Liens EMILIEN CASALI CONCOURS DESSINS YANN HESSE FARCEUR SERIE 2003-2004 SAGA 1 SAGA 2 SAGA 3 SAGA 4 SAGA 5
QUATRIEME EPISODE DE LA SERIE TITRE : « SUR LA PISTE FANTASTIQUE DE YANN HESSE » Dans : « LE PAON ENCHANTE » (4ième épisode) ROBERTO MISS MARYL (Sous les traits d’Isidora) L’AMIRAL BYRD LA SEGNORITA NOHORA (Sous les traits de Super Nohoranina) LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS SYLVESTRE LORD TICKLE LADY TICKLE LE BANQUIER (sous les traits de Jimmy) LE VIEUX CONTEUR DEUX ENFANTS PROTECTION SACD N°165 798 LIEU : L’histoire débute le château de Lord Tickle à Londres et se poursuit dans la jungle colombienne GENRE : Comédie Fantastique AUTEUR : EMILIEN CASALI ILLUSTRATION : Mademoiselle Roxana Cosma "Belleplume" ACTE 1 / SCENE 1 L’AMIRAL BYRD, MISS MARYL, LORD TICKLE, JIMMY L’histoire débute dans le château de Lord Tickle, situé dans la banlieue de Londres… La scène se déroule dans la pièce principale. La montée d’escaliers comprend une vingtaine de marches environ. L’AMIRAL BYRD, se tient debout sur une estrade, s’adressant au public « Vous ne pouvez pas savoir, mes chers amis, le plaisir que j'ai éprouvé pendant près d'un siècle à vivre pleinement la solitude, d'être livré à moi-même, de savourer la paix et la tranquillité, assez longtemps pour découvrir l'étendue réelle de leurs vertus :« Je m'étais arrêté pour écouter le silence; le jour mourait, la nuit naissait, mais dans une paix infinie. MISS MARYL, apparaît en haut des escaliers, portant une fleur de Lotus en pendentif Il y avait là des processus impondérables et des forces du cosmos, dans un silence harmonieux. L'harmonie, c'était bien cela! Voilà ce qui surgissait du silence : un doux rythme, les échos d'un accord parfait. Etait-ce la musique des sphères ? Elle s’assoit sur la rampe et se laisse glisser jusqu’en bas Une fois arrivée en bas, Miss Maryl est interceptée par Jimmy le serviteur qui est aussitôt interrompu par l’Amiral Byrd, descendu de l’estrade entre temps qui, le doigt pointé vers la sortie, lui intime l’ordre de sortir. L’AMIRAL BYRD, repousse Jimmy et poursuit son discours Il me suffisait de saisir ce rythme, d'en faire moi-même partie, momentanément. (Il prend Miss Maryl par le bras) En cet instant, je n'eus pas le moindre doute du fait que l'homme ne faisait qu'un avec l'Univers. La conviction me vint que ce rythme était trop bien ordonné, trop harmonieux, trop parfait pour être le résultat d'un hasard aveugle, qu'il devait donc y avoir un sens à tout cela et que l'homme faisait partie de ce tout et n'était pas un simple caprice de la nature. … » MISS MARYL « C'était une sensation qui transcendait la raison, qui s'insérait jusqu'au coeur du désespoir de l'homme et le trouvait sans fondement. L'univers était un cosmos, pas un chaos ; l'homme faisait partie de ce cosmos aussi légitimement que le jour et la nuit. L’AMIRAL BYRD Je remportai effectivement avec moi quelque chose que je n'avais pas pleinement possédé auparavant : l'appréciation de la beauté pure, du miracle d'être vivant, ainsi qu'un humble ensemble de valeur. . . » (Puis il fait le baisemain à Miss Maryl) Ravi de vous retrouver, Miss Maryl ! Je vois que vous avez conservé une bonne mémoire. MISS MARYL Cette année-là, dans la mer du Beaufort, nous avons vécu des instants palpitants inoubliables. L’AMIRAL BYRD Nous planions sous le ciel arctique comme une tranche d’irréel. LORD TICKLE, entre, suivi de Jimmy Je vous ordonne de chasser cette intruse sur le champ, Monsieur Jimmy ! L’AMIRAL BYRD Lord Tickle, permettez-moi de vous présenter Miss Maryl. LORD TICKLE Je regrette, Amiral Byrd, Mademoiselle s’est introduite dans mon château sans ma permission. Celle-ci n’était point conviée à notre petite conférence « Top Secrète » que je sache. L’AMIRAL BYRD Bien au contraire, Lord Tickle, Miss Maryl est une invitée de marque ! Voilà plus d’un an qu’elle souhaite prendre part à l’évènement. LORD TICKLE Il y a d’autres lieux pour recevoir sa maîtresse, Amiral. L’AMIRAL BYRD Qu’allez-vous imaginer là ? Miss Maryl est une amie de longue date, ses amis et elle m’ont sauvé la vie l’an passé en me délivrant d’un gros bloc de glace où j’y étais enfermé depuis plus de 50 ans… LORD TICKLE Vous me raconterez votre vie une autre fois. Pour l’heure, je souhaiterais que Mademoiselle quitte mon château sur le champ. L’AMIRAL BYRD Vous êtes bouché des oreilles ou quoi ? C’est moi qui l’ai conviée à cette conférence. Consultez donc la liste des invités si vous ne me croyez pas. LORD TICKLE, à Jimmy Vérifier sur votre calepin, Jimmy ? Pressez-vous, voyons ! JIMMY Bien, Monsieur. (Il sort un calepin de sa poche qu'il consulte) Comment est-ce déjà votre petit prénom, Mademoiselle ? MISS MARYL Miss Maryl. JIMMY, consulte sa liste Voyons voir… Il y a là Miss Maguy… Miss Monroe… Lady Madonna… là ! Miss Maryl. Effectivement, le nom de mademoiselle est mentionné sur la liste, mon Seigneur. LORD TICKLE Je vous prie d’accepter toutes mes excuses, Miss Maryl. L’AMIRAL BYRD Il n'est donc plus nécessaire de raccompagner Mademoiselle jusqu’à la porte, Jimmy. Vous pouvez disposer. JIMMY A vos ordres, Amiral ! LORD TICKLE Si vous voulez bien nous servir le thé, Jimmy. JIMMY Je signale à Monsieur que nous sommes passés à l’heure du digestif. LORD TICKLE Vous savez bien que L’alcool est prohibé sous mon toit depuis quelques temps. Ne discutez pas mes ordres, allez-y ! JIMMY Bien, Monsieur. (Il fait demi-tour et quitte les lieux) LORD TICKLE Souhaitez-vous prendre le thé dans le salon, Miss Maryl ? MISS MARYL Surtout, ne vous dérangez pas pour moi, Lord Tickle. LORD TICKLE, frappe dans ses mains Bien. Poursuivez la conférence, Amiral ! FIN DE LA SCENE 1 --------------------------- ACTE 1 / SCENE 2 L’AMIRAL BYRD, MISS MARYL, LORD TICKLE, JIMMY, LADY TICKLE, ROBERTO LA VOIX DE LADY TICKLE, retentit dans le couloir On ne rentre pas ici comme dans un moulin. Sortez, Monsieur ! ROBERTO, surgit, tenant un journal dans ses mains Désolé, Lady, je dois m’entretenir de toute urgence avec Miss Maryl. C’est une question de vie ou de mort. MISS MARYL Que faites-vous là, Roberto ? Vous m’aviez promis de rester sagement à l’hôtel Pimodan pendant mon séjour à Londres. ROBERTO Il se trouve que je suis tombé tout à l’heure sur un mauvais fait divers. Ecoutez plutôt… MISS MARYL Vous auriez pu attendre que je rentre à l’hôtel Pimodan pour m’en parler. ROBERTO C’est au sujet de Yann Hesse. L’AMIRAL BYRD Monsieur Roberto semble ne plus pouvoir se passer de sa charmante compagne ? Ah, que c’est merveilleux d’être amoureux ! Parfois, l’homme est capable de traverser la Manche à la nage pour retrouver l’être cher. ROBERTO Amiral Byrd ! Je vous croyais perdu à tout jamais. L’AMIRAL BYRD C’est que j’attendais votre arrivée avec impatience, Roberto, afin de vivre une nouvelle aventure en votre compagnie. Alors, comme ça, notre aventurier des temps nouveaux a traversé la manche à la nage. ROBERTO J’ai fait beaucoup mieux que cela, Amiral. L’AMIRAL BYRD Vos deux inséparables compagnons ne sont pas du voyage ? ROBERTO Figurez-vous, qu’il y a cinq minutes à peine, nous avons décollé tous les trois depuis le bord de la Seine à Paris. Une fois arrivés à Londres, mes deux compagnons avaient disparu, envolés quoi ! Ou peut-être se sont-ils tout simplement perdus dans une autre galaxie ? Va savoir ? Le Micro Téléportateur véhiculaire est défaillant par moment, comprenez-vous ? L’AMIRAL BYRD Pas vraiment, non. ROBERTO C’est un peu le même principe que pour la machine à remonter le temps, sauf que là, voyez-vous, au lieu de se rendre en quelques secondes dans le passé ou bien dans le futur, on se déplace d’un endroit à l’autre à travers la planète Terre comme par l’effet d’une baguette magique. L’AMIRAL BYRD Je trouve ce procédé prodigieux ! Comme ça, plus besoin de passeport ! L’homme peut alors se rendre librement où bon lui semble en une fraction de seconde. Ah ! Ce que j’aimerais bien faire un tour de manège avec vous, Roberto ! Bien sûr, si vous n’en voyez aucun inconvénient. ROBERTO Je regrette, ce ne sera pas possible, Amiral. Car pour réaliser une telle prouesse, encore faut-il posséder la pyramide de cristal, celle-la même qui nous propulse. Mais hélas, je ne la porte plus en pendentif autour du cou. D’ailleurs, je me demande lequel de mes deux compagnons a bien pu me la subtiliser au cours de la téléportation ? Enfin ! Toujours est il que je ne vais pas pouvoir re-décoller tout à l’heure. LADY TICKLE, surgit en s’adressant à Roberto Ah ! Vous voici, Monsieur l’imposteur ! Je vous rappelle que vous vous êtes introduit dans mon château en pleine conférence. Faites-moi le plaisir de déguerpir d’ici au plus vite, sans quoi j’appelle la police. LORD TICKLE Vous permettez, ma chérie… LADY TICKLE Je vous défends de m’adressez la parole ! LORD TICKLE Vous comptez me mettre en quarantaine jusqu’à la fin de mes jours ? LADY TICKLE Estimez-vous heureux que je ne demande pas le divorce après toutes les humiliations que vous m’avez fait subir, vous et votre bouseux de banquier chéri. Maintenant, débarrassez-moi le plancher ! J’ai de l’ordre à remettre dans ce château. Ah, quelle drôle d’idée d’organiser des colloques dans notre belle bâtisse du 19ième ! Vous savez à quel point je tiens à mon mobilier, que j’ai horreur qu’on s’assoit sur mon canapé chinois datant du dernier Empire Ming… sans parler de ma porcelaine de limoge et de mon tapis Persan. Ne dites surtout rien ! L’AMIRAL BYRD Voyons, ne vous emportez pas de la sorte, Lady Tickle. LADY TICKLE Alors, vous, Amiral… vous êtes sans doute l’individu le plus mal placé pour ouvrir la bouche. Faire irruption dans ma chambre à quatre heures du matin pour exiger de moi que j’aille chercher une aspirine dans la pharmacie de secours… Quel toupet ! Ici, ce n’est pas l’hôtel « Georges V ». Finis les caprices ! Finie la Dolce Vita ! Il faut payer la note à présent ! LORD TICKLE, s’agenouille devant Lady Tickle Ne soyez pas si irritable, my love ! Si ce n’est que ça, je vous promets que je serai plus souvent à vos petits soins. Et s’il faut que j’abandonne plusieurs voyages d’affaires avec mon banquier… qu’à cela ne tienne ! Ainsi, tous les deux, nous passerons d’avantages de nuits côte à côte, dans notre magnifique lit en bois d’acajou de Bali. LADY TICKLE, le repousse avec son pied Hors de ma vue, ingrat ! Vous et votre banquier, je vous déteste ! A partir de maintenant, il n’est plus question que vous touchiez à une seule parcelle de mon corps pétrie de douleur. LORD TICKLE, pose un genou à terre Je chanterai « Ziggy Stardust » à capella sous votre fenêtre comme au bon vieux temps. Promis ! LADY TICKLE Et dire que Papa m’a forcé à épouser un androgyne sous la contrainte. LORD TICKLE Vous n’avez pas craché sur la bouteille de whisky le soir des noces. LADY TICKLE, le secoue Il fallut bien que je me fasse une raison, n’est-ce pas, tapette ? LORD TICKLE Vous comptez me reprocher une erreur de jeunesse toute ma vie. LADY TICKLE Une erreur de jeunesse qui a fait du chemin en vingt ans. Et puis, je vous prierai de ne pas me regardez avec cet air de chien battu. N’était-ce pas vous, l’autre jour encore, que j’ai surpris dans le living room en robe de nuit enlacée dans les bras de ce bouseux de banquier chéri. JIMMY, surgit, un plateau en main sur lequel sont disposés une théière et des tasses de thé en porcelaine Lady Tickle prendra le thé avec ses convives dans le salon ? LADY TICKLE Qui vous a permis d’utiliser mon service en porcelaine de Chine ? JIMMY Etant donné que l’alcool est prohibé au château, Monsieur a eu l’excellente idée de proposer le thé à ses hôtes. (Il sert le thé) LORD TICKLE Je ne tenais pas à ce que vous replongiez dans l’alcoolisme, my love, alors j’ai pris les mesures qui s’imposaient, voyez-vous. LADY TICKLE Vous voulez le divorce, c’est bien cela ? LORD TICKLE Je ne tiens plus à vous retrouver avachie sous le porche, comme l’autre soir. LADY TICKLE, lui colle une gifle Ingrat ! FIN DE LA SCENE 2 ----------------------------- ACTE 1 / SCENE 3 L’AMIRAL BYRD, MISS MARYL, LORD TICKLE, JIMMY, LADY TICKLE, ROBERTO, SUPER NOHORANINA SUPER NOHORANINA, surgit des airs, agrippée à une liane, portant un masque avec un bec d’oiseau et des ailes aux couleurs arc-en-ciel. On piaille énormément là-dedans, mais on n’agit pas beaucoup ! LADY TICKLE, tombe en syncope Oh, my good ! Voilà maintenant qu’une perruche nous attaquent ! LORD TICKLE Douce reine ! Que vient faire cette perruche suspendue à une liane à une heure si nuitamment avancée ? SUPER NOHORANINA, continue de se balancer sur sa liane Tu ne sais pas faire la différence entre la perruche et le paon, ingrat ? Roberto est indifférent à la scène, les yeux plongés dans son journal. Miss Maryl ne dit Mot, les bras croisés. Jimmy sert le thé. LORD TICKLE Qui êtes-vous pour oser pénétrer chez moi sans y avoir été invitée ? SUPER NOHORANINA Je suis « Super Nohoranina » ! J’ai traversé la jungle agrippée à ma liane depuis Bogota pour me rendre jusqu’ici. LORD TICKLE Hors de chez moi, perruche bavarde ! Faites quelque chose, Jimmy ! JIMMY Je regrette, Monsieur, nous n’avons pas d’échelles assez hautes pour pouvoir atteindre cet oiseau rare. LORD TICKLE Qui vous a parlé d’échelle ? Dépêchez-vous de grimpez sur la liane ! JIMMY Dans ce cas, il va falloir que Monsieur me fasse la « courte échelle ». La liane est beaucoup trop haute, elle n’est pas à portée de main. LORD TICKLE Et pourquoi pas le « dos de chameau » tant que nous y sommes ? Vous vous foutez de moi ? L’AMIRAL BYRD Je veux bien tenter l’expérience, Jimmy. Seulement, je grimpe le premier. Durant ma très longue vie je n’ai eu l’occasion d’observer un tel spécimen. Me permettez-vous d’aller lui toucher son plumage ? JIMMY Après vous, Amiral ! (Il aide l’Amiral à faire la courte échelle) SUPER NOHORANINA, lui tend la main pour l’aider à grimper Balance-toi à mes cotés, chéri ! C’est le super pied, la haute voltige ! LADY TICKLE, se relève Cela commence à bien faire ! Virez ces deux excentriques, Jimmy ! LORD TICKLE Vous attendez le déluge pour exécuter les ordres de votre maîtresse ? LADY TICKLE, lui colle une gifle Vous, je ne vous ai pas sonné ! LORD TICKLE Voyons, chérie, nous sommes en public ! LADY TICKLE, lui colle une gifle La ferme ! L’AMIRAL BYRD, se balance sur la liane au coté de Super Nohoranina C’est encore mieux que le saut à l’élastique, mes amis ! Venez donc vous joindre à nous, Miss Maryl, c’est l’ivresse garantie ! MISS MARYL, les bras croisés Quel réjouissant spectacle, en effet ! L’AMIRAL BYRD Une sensation de liberté à l’état pur ! MISS MARYL Je vous signale que nous sommes dans un colloque important, Amiral. Vous feriez mieux de redescendre de votre nuage. LADY TICKLE Je me moque bien de votre numéro de cirque, Amiral ! Partez ! Et ne vous avisez plus jamais de remettre les pieds dans mon château. LORD TICKLE Mon épouse a raison. Sortez ! LADY TICKLE, lui colle une gifle La ferme ! L’AMIRAL BYRD Venez donc vous envoyer en l’air avec nous, Lady Tickle. LADY TICKLE Il est préférable que je m’en aille. (Elle quitte les lieux) SUPER NOHORANINA Bon, ce n’est pas tout, les amis, je dois rentrer au bercail, mes petits chéris vont se faire du souci s’ils ne me voient pas revenir. C’est que j’en ai des bouches à nourrir, moi. LORD TICKLE Je ne sais toujours pas ce que me vaut votre visite, Mademoiselle ? LADY TICKLE, lui colle une gifle J’ai dit, la ferme ! L’AMIRAL BYRD Quelle mouche vous a piquée pour traverser la jungle, mon joli paon ? SUPER NOHORANINA, lui pince la joue Dis donc, mon coquin, ne serais-tu pas en train de me faire la cour ? L’AMIRAL BYRD, lui fait le baisemain Comment rester insensible devant un spécimen aussi charmant que vous ? SUPER NOHORANINA Je vous préviens, je suis fiancée. L’AMIRAL BYRD Il faut que je vous avoue une chose, « Super Nohoranina ». Peu de temps avant que vous n’apparaissiez, je m’ennuyais terriblement dans ce trou perdu de la banlieue londonienne. Ma vie était vide de sens. Et comme par enchantement, vous êtes apparue. Je sens que nous allons vivre ensemble une aventure tumultueuse. Est-ce que je me trompe ? SUPER NOHORANINA Tout dépendra de la décision que prendra Monsieur Roberto ? MISS MARYL, fait du coude à Roberto Nous y voilà ! Je crois bien qu’on vous réclame, Roberto. ROBERTO, a toujours le nez collé sur son journal Un instant, je vous prie… je finis de lire mon article. SUPER NOHORANINA, descend de la liane et lui arrache le journal Lâcher ton journal 5 minutes, mon chéri, j’ai un truc urgent à te dire. LORD TICKLE Répondez-lui, Roberto, c’est un ordre ! Qu’on en finisse une fois pour toute avec ce perroquet ! Ce soir, j’ai un colloque important à diriger. SUPER NOHORANINA Yann Hesse a été enlevé tout récemment par la guérilla colombienne et je suis en mesure de vous mettre sur sa piste. ROBERTO Comme c’est curieux, au moment même ou les journaux font mention de sa disparition, vous surgissez tel un phénix de ces bois. SUPER NOHORANINA Vous voulez mon aide, oui ou non ? LADY TICKLE, fait son retour Cela suffit ! Sortez d’ici, messieurs dames ou j’appelle la police ! SUPER NOHORANINA, lui colle une gifle La ferme ! Eh bien, Roberto, que décidez-vous ? ROBERTO Qu’en dites-vous, Miss Maryl ? MISS MARYL Faites ce que vous voulez, Roberto. Je reste à Londres. Allez-y sans moi ! Vous êtes un grand garçon, n’est-ce pas ? ROBERTO Nous devons partager cette aventure ensemble. MISS MARYL Désolée, vos élucubrations ne m’intéressent plus du tout. ROBERTO Ce n’est vraiment pas cool de votre part. MISS MARYL Trouvez-vous une autre partenaire. Tiens ! Mademoiselle « Super Turbo » fera parfaitement l’affaire. Pendant qu’elle jouera le rôle de Jane sur sa liane, vous jouerez celui de Tarzan à ses cotés. SUPER NOHORANINA, grimpe sur la liane L’aventure dans un cadre exotique à 30 degrés ne vous tente pas du tout, Roberto ? ROBERTO Tout compte fait, je préfère rester dans le brouillard de Londres à faire les cents pas sur la tamise. Tant pis pour Yann Hesse, il avait qu’à resté gentiment auprès de sa maman au lieu de se fourrer comme toujours dans les ennuis. Je ne vais pas passer ma vie à lui courir derrière. Désolé, je ne suis plus à sa disposition. SUPER NOHORANINA Une magnifique cascade de 50 mètres de haut qui se déverse dans un magnifique lagon bleu ne vous tente vraiment pas, mon chéri ? ROBERTO Je préfère la grisaille. SUPER NOHORANINA Des filles courtes vêtues qui se douchent sensuellement sous la cascade en chantant suavement comme des rossignoles ne vous tentent toujours pas ? Bon, je n’insiste plus. Mes hommages à sa Majesté Elisabeth ! ROBERTO, s’agrippe à la liane et la retient Attendez, Super Turbo ! Ne partez pas sans moi ! J’ai réfléchi… SUPER NOHORANINA Vous voulez retrouver Yann Hesse, c’est vrai ? L’AMIRAL BYRD, s’agrippe à la liane Moi aussi, je suis partant ! SUPER NOHORANINA Je suis très touchée, Messieurs. Quant à vous, Roberto, j’étais certaine que vous accepteriez. ROBERTO C’est parfait, partons pour la Colombie ! SUPER NOHORANINA Ce n’est pas la peine de vous fatiguer, Roberto, vous y êtes déjà ! Allez, Ciao bello ! (Elle quitte les lieux rapidement à l’aide de sa liane) ROBERTO Où allez-vous, Super Turbo ? Revenez-moi ! Entre temps, le décor du château a cédé sa place à celui de la jungle colombienne en l’espace de quelques secondes sans que quiconque ne s’en soit aperçu. FIN DE LA SCENE 3 -------------------------- ACTE 1 / SCENE 4 ROBERTO, LADY TICKLE, MISS MARYL, L’AMIRAL BYRD, LORD TICKLE, JIMMY, SYLVESTRE, LE COMTE JIMMY Un phénomène surprenant vient de ce produire sous nos yeux, Monsieur. Nous sommes entourés par une forêt verdoyante. Je ne sais d’ailleurs par quel prodige nous en sommes arrivés là ? LORD TICKLE Vous faites bien de me le signaler, Jimmy. J’étais tellement obnubilé par l’apparition du perroquet que… Tiens, mais c’est vrai ça ! Qu’est-ce qui a bien pu se passer dans mon château ? Que signifie ce tohu-bohu ? ROBERTO, lui donne une tape amicale sur l’épaule C’est vraiment génial, Lord Tickle ! Rendez-vous compte, même avec le micro télé portateur, nous n’aurions pu nous déplacer aussi vite. L’AMIRAL BYRD Le décor qui se déplace jusqu’à nous ! C’est tout simplement remarquable ! LORD TICKLE, saisit Roberto par le col Espèce de clown ! C’est quoi ce tour de passe-passe ? Répondez-moi ! Nous sommes dans un colloque et non dans une garden-party à Las Vegas que je sache ! Je n’en ai que faire de votre numéro de prestidigitation ! ROBERTO, le repousse délicatement Vous permettez… je vérifie s’il y a un lagon bleu… LORD TICKLE, grimpe sur son dos et l’égorge Vous ne partirez pas d’ici tant que vous n’aurez pas démonté intégralement ce décor grotesque, ok ? ROBERTO, se débat A l’aide ! On m’assassine ! L’AMIRAL BYRD, tape sur l’épaule de Lord Tickle Calmez-vous, moussaillon ! LORD TICKLE, les poings crispé Le cirque a assez duré ! Fichez le camp d’ici avec vos strass et vos paillettes ! Au même moment, un serpent surgit dans le dos de Lady Tickle, s’avance vers elle, puis s'enroule autour d’elle sans que celle-ci ne s’en aperçoive. LADY TICKLE, gifle Lord Tickle Depuis quand organisez-vous des show sous mon toit ? Vous me le payerez très cher, Lord Tickle ! LORD TICKLE Mais je n’y suis pour rien, my love ! (Effrayé à la vue du serpent qui s’enroule autour du corps de sa femme) Euh ! Euh ! Euh ! (Il pointe son doigt dans la direction de lady Tickle pour l’avertir du danger) LADY TICKLE Ne pointez pas votre doigt dans ma direction comme si j’étais une pestiférée. LORD TICKLE, reste bouche bée le doigt toujours pointé dans la direction de lady Tickle Euh ! Euh ! Euh ! LADY TICKLE Je vous prie de cesser ce numéro de clown en public, mon ami. LORD TICKLE, s’agenouille en faisant la prière Seigneur ! Euh ! Euh ! Euh ! LADY TICKLE Oh, vous savez… même à plat ventre, vous n’y ferai rien du tout, mon ami, le mal est fait à présent. Il vous fallait réfléchir lorsque vous partiez en voyage d’affaires à Honolulu main dans la main avec votre bouseux de banquier chéri. Et surtout, ne dites plus rien ! A présent, le reptile tourne rapidement autour d’elle sans qu’elle le remarque. LORD TICKLE Euh ! Euh ! Euh ! LADY TICKLE Pour la énième fois, je vous demande de cesser ce numéro de clown en public. LORD TICKLE Euh ! Euh ! Euh ! LADY TICKLE, lui colle une gifle La ferme ! MISS MARYL, se déplace lentement vers elle Attention, vous allez effrayer le reptile ! LADY TICKLE Le reptile ? MISS MARYL Surtout, ne faites pas de gestes brusques ! LADY TICKLE, baisse la tête et aperçoit le serpent qui tourne autour de son corps Douce Reine ! Qu’est-ce que cela signifie ? Ce n’est vraiment pas ma soirée ! MISS MARYL, lui colle une gifle La ferme ! LADY TICKLE Euh ! Euh ! Euh ! MISS MARYL, prend la fleur de lotus en pendentif entre ses mains Du calme, je vais le faire partir ! Elle place la fleur de lotus devant le reptile FIN DE LA SCENE 4 ------------------------ ACTE 1 / SCENE 5 ROBERTO, LADY TICKLE, MISS MARYL, L’AMIRAL BYRD, LORD TICKLE, JIMMY, SYLVESTRE, LE COMTE LADY TICKLE Qu'attendez-vous pour retirer cette bête immonde ? La fleur de lotus crache une fumée verte sur le reptile qui s’arrête aussitôt de tourner. LADY TICKLE J’en ai assez pour ce soir ! (Elle se saisit de l'animal et le balance sur Roberto) Hors de ma vue, vermine ! ROBERTO, attrape le serpent et le balance sur Jimmy Que voulez-vous que je fasse de cette bestiole toute gluante ? Jimmy attrape le serpent et le balance sur l’Amiral Byrd qui le balance à son tour sur Lord Tickle LORD TICKLE, tient le serpent dans ses mains Euh ! Euh ! Euh ! (Le serpent le fixe) Euh ! Euh ! Euh ! A l’aide ! LADY TICKLE Eloignez de ma vue cet animal, Mademoiselle, c'est un ordre ! Miss Maryl s’approche de Lord Tickle et place la fleur de lotus à hauteur de la tête du serpent qui se retourne et tire la langue. Il est aussitôt aspiré par la fleur. MISS MARYL Ouf ! Vous l’avez échappé belle, mon Seigneur ! LADY TICKLE Qu'est-ce que tout cela signifie ? D’où sort ce fakir ? L’AMIRAL BYRD Je vous présente Miss Maryl, Lady Tickle ! Elle est étonnante, hein ? LADY TICKLE Vous avez 5 secondes pour prendre la porte, Mademoiselle le Fakir. JIMMY Je suis navré de devoir vous l’apprendre, Lady, mais il n’y a plus de porte ! LADY TICKLE, l’égorge Vous êtes viré, Monsieur Jimmy ! Vous êtes viré ! (Puis elle sort) Soudain la lumière ambiante s'éteint et cède sa place à une lumière Stroboscopique… SYLVESTRE, apparaît comme par l'effet d'une baguette magique Bonjour, tout le monde ! La vie est belle ? ROBERTO Bon sang ! Où étiez-vous passé, Monsieur Sylvestre ? SYLVESTRE Encore une fois, j’ai été victime d’une déficience télé portative ! Au lieu d’atterrir à Londres comme cela était prévu, j’ai atterri au pied de la muraille de chine. Je dois sans doute manquer de concentration, ces jours-ci, je n’arrive plus à atteindre le but fixé. ROBERTO Vous avez la pyramide sur vous ? SYLVESTRE Pas du tout ! (Puis) Où sommes-nous exactement ? L’AMIRAL BYRD Je présume que vous venez assister au « clou du spectacle », Monsieur Sylvestre ? SYLVESTRE Ca, par exemple ! Ne me dites pas que c’est vous, Amiral Byrd ? L’AMIRAL BYRD, lui fait une accolade Ravi de vous retrouver, monsieur l’ex facteur ! Comment allez-vous ? J’étais justement en train de me dire qu’il manquait quelqu’un parmi nous, une personne héroïque capable de relever le nouveau défi qui nous attend, et pour lequel nous nous réunissons aujourd’hui. SYLVESTRE, se gratte la tête Seulement voilà, mon Amiral, pour que cette aventure prenne vraiment un grand « A », il manque une autre personne indispensable dans les « Aventures de Roberto. » Je vous laisse devinez qui ? L’AMIRAL BYRD A propos, qu’est-il advenu de lui ? SYLVESTRE Sa Majesté, le Comte de la Bouche-En-Bié, Christophe Rodolphe David Charles Henri et j’en passe a été télé portée dans une autre galaxie à cause d’une déficience Micro Télé portative ? LE COMTE, surgit du balcon agrippé à une liane De la Bouche-En-Biais, Biais, Biais ! Combien de fois faudra-t-il vous le dire, espèce de clown ? (Il saute de la liane et tire l’oreille à Sylvestre) Est-ce si difficile à prononcer ? FIN DE LA SCENE 5 -------------------------------------- ACTE 1 / SCENE 6 ROBERTO, LADY TICKLE, MISS MARYL, L’AMIRAL BYRD, LORD TICKLE, JIMMY, SYLVESTRE, LE COMTE, LADY TICKLE ROBERTO Ah, vous tombez bien, Comte ! Rendez-moi la pyramide ? LE COMTE Ce n’est pas moi qui l’aie. (Il bouscule Roberto) Poussez-vous, j’ai un compte à régler avec l’ex facteur. SYLVESTRE Devinez qui est là, Majesté ? LE COMTE Je me fiche bien de qui cela peut-il être ! L’AMIRAL BYRD Monsieur le Comte aurait-il perdu sa canne en cours de route ? LE COMTE, lâche l’oreille de Sylvestre et regarde dans sa poche Où est passée ma canne, espèce de clown ? (Il secoue Sylvestre) Vous avez dix secondes pour répondre. Où est-elle passée, nom d’une pipe ? L’AMIRAL BYRD A l’époque, ce que vous aviez fière allure avec votre canne à la main ! LE COMTE De quoi je me mêle, Monsieur ? Mais… Amiral Byrd ! Puis-je savoir ce que vous faites en pleine jungle colombienne ? L’AMIRAL BYRD J’aspire à l’évasion ces temps-ci. Quant à vous, Mr le Comte et j’en passe ? LE COMTE Je suis sur mes terre et je vaque où bon me semble au gré de ma fantaisie ! L’AMIRAL BYRD, désigne le peignoir du Comte Je vois que vous n’avez pas quitté vos guenilles depuis la fois dernière. LE COMTE Mes guenilles, dites-vous ? Figurez-vous, Amiral, qu’il s’agit-là d’une pièce de collection rarissime achetée à un prix d’or lors d’une vente aux enchères à Memphis, et ayant appartenue au « King » ! Certes, il est vrai que j’ai un mal fou à m’en séparer, mais à l’idée de savoir que le « King » a sué de toutes ses entrailles dans ce peignoir, cela me donne du « Peps » pour affronter la vie et les combats de chaque jour !!! Au même instant un avion passe au dessus de la jungle et largue une bouteille d'hélium qui tombe sur la tête du Comte et l'assomme... ROBERTO, ramasse la bouteille Tiens, tiens, comme c’est curieux ! SYLVESTRE, s’approche de Roberto Une bouteille d’hélium ! Et alors ? ROBERTO Cela ne vous rappelle vraiment rien, Sylvestre ? L’AMIRAL BYRD La « Renaissance » ! MISS MARYL Généralement, la bouteille est larguée ensuite… je veux dire peu après que la montgolfière ait atterri en catastrophe… mais là, il semblerait que ce soit le contraire… SYLVESTRE Vous voulez dire que Benoît Picardi se trouve dans les parages ? ROBERTO Pourtant, lors du dernier vol en Montgolfière que j’ai effectué à ses cotés, ce dernier m’assurait qu’il en avait assez des voyages en ballon et qu’il allait raccrocher les gants. L’AMIRAL BYRD Vous aussi avez voyagé en ballon avec Benoît ? SYLVESTRE Moi aussi. MISS MARYL Ce voyage « Au gré du vent » fut éprouvant. LE COMTE Tous les quatre avons fait un bout de chemin en compagnie de Benoît à bord de la nacelle avec plusieurs escales à la clé, dont une escale particulièrement mouvementé en terre Aborigène. Une horreur ! SYLVESTRE Vous n’allez pas remettre cela sur le tapis, Comte. Vous m’avez suffisamment gonflé les oreilles. LE COMTE, lui tire les oreilles Comment cela, je vous ai suffisamment gonflé les oreilles ? Je vous rappelle que c’est vous et l’autre fêlé de Benoît qui furent la cause de tous mes tourments. SYLVESTRE Ce qui est incroyable avec vous, Comte, c’est que malgré le coup brutal que vous avez pris sur le bocal, vous êtes encore capable de gesticuler autant. Vous avez du « Peps », en effet ! LE COMTE, lui tire les oreilles Espèce de clown ! A cause de vous, j’ai failli crever dans le Bush Australien ! Après la purée de guêpes, on m’a fait avaler du sirop de crapauds ! (Il le menace avec sa canne) Bon sang de bon sang de bonsoir ! Pourquoi ne pas m’avoir prévenu de votre départ précipité en montgolfière, ce matin-là ? Pourquoi ? SYLVESTRE Je vous ai dit l’autre fois que je ne voulais pas déranger votre sommeil. Vous étiez si confortablement allongé aux cotés de la fille du chef aborigène qui vous enlaçait façon Boa. Ah ! Quel spectacle à la fois grandiose et animal ! LE COMTE Je vous maudis, Sylvestre ! Je vous maudis ! LORD TICKLE, tapote sur l’épaule du Comte Votre numéro de paillasse était génial, Monsieur. Or, il se fait tard. Nous souhaiterions nous coucher, ma femme et moi, voyez-vous... LE COMTE Je vous gonfle également les oreilles, c’est bien cela ? LORD TICKLE, lui tend une pièce de monnaie Mes compliments, Monsieur ! Tenez, pour votre remarquable prestation ! Maintenant, dégagez ! Repartez d’où vous venez avec vos compagnons. Et n’oubliez pas de remballer votre décor exotique. Je souhaiterais discuter en tête à tête avec ma femme. Virez ces troubadours à bon marché, Jimmy, ainsi que Melle le fakir que vous raccompagnerez jusqu’à la grille d’entrée, merci. (Désignant du doigt Miss Maryl) JIMMY Cela ne va pas être possible, Monsieur. J’ai été viré par la patronne. LORD TICKLE Que l’on m’apporte un fusil ! Proche de là, on entend des bombes exploser et des coups de feux retentirent. FIN DE LA SCENE 6 ------------------- ACTE 1 / SCENE 7 ROBERTO, LADY TICKLE, MISS MARYL, L’AMIRAL BYRD, LORD TICKLE, JIMMY, SYLVESTRE, LE COMTE, LADY TICKLE, LA SEGNORITA NOHORA LA SEGNORITA NOHORA, surgit, portant un sac à dos et un appareil photo en bandoulière Ne restez pas là, Messieurs Dames, votre vie est en danger ! LADY TICKLE En voilà une autre ! LA SEGNORITA NOHORA, prend Roberto par la main Allons-nous s’en, immédiatement ! ROBERTO Un instant, Mademoiselle ! Où voulez-vous qu’on aille ? LA SEGNORITA NOHORA Les trafiquants de drogue sont sur les dents, l’armée colombienne les bombardes. Il n’y a pas une minute à perdre, suivez-moi ! LORD TICKLE C’est quoi encore ce numéro ? L’AMIRAL BYRD C’est le clou du spectacle ! LADY TICKLE Après les troubadours, les clowns, la perruche volante et le fakir, c’est au tour de la sorcière. Il ne manque plus que les jongleurs. LA SEGNORITA NOHORA, lui colle une gifle La ferme, chipie ! LORD TICKLE D’où sortez-vous, Mademoiselle ? On ne vous a pas sonné que je sache. LA SEGNORITA NOHORA, tient toujours la main de Roberto Je suis la Segnorita Nohora. Je suis venue enquêter sur les implantations de champs de Coca. (Elle entraîne Roberto avec elle) Suivez-moi, il n’y a pas une seconde à perdre ! ROBERTO Où allons-nous exactement ? NOHORA Nous allons nous rendre dans la Laguna de Guatavita. Là-bas, nous y serons en sécurité. MISS MARYL Ce n’est pas vous qui rêviez d’aventure, Amiral ? Eh bien, je crois que vous allez être servi. L’AMIRAL BYRD, se frotte les mains De l’action, rien que de l’action, encore de l’action et toujours de l’action ! Je sens qu’on va s’éclater. SYLVESTRE, accoudé sur l’épaule de l’Amiral Moi, je crois plutôt que nous sommes tombés dans un traquenard, mes amis ? L’AMIRAL BYRD Ne soyez pas sceptique. Tout se déroulera comme dans le meilleur des mondes ! Laissons-nous transporter «par delà et là pour » ! C’est alors que les vêtements que porte chaque protagoniste se transforment en vêtements de montagne. Un pique de montagnard apparaît dans la main de chacun. JIMMY, s’adresse à Lord Tickle, un pique à la main Un autre phénomène surprenant vient de ce produire sous nos yeux, Monsieur. En effet, nos smokings se sont transformés en vêtements de montagne. Je ne sais par quel prodige cela a-t-il bien pu se produire ? LADY TICKLE, un pique à la main Ce soir, vous avez « mis le paquet », très cher. Je présume qu’après Las Végas, nous allons finir la soirée à Holiday on Ice ? LORD TICKLE Vous voulez bien me servir un cognac, Jimmy, mon cœur est en train de lâcher. (Il tombe en syncope dans les bras de Jimmy) LADY TICKLE, le tire par le bras pour le relever Debout, ingrat ! Il ne s’agit plus de se débiner, maintenant que vous m’avez fourré dans ce bourbier. Allons rejoindre les deux autres. LORD TICKLE, se relève Je ne me sens pas bien. LADY TICKLE, lui botte les fesses Et que ça saute ! LORD TICKLE Je trouve que vous y allez un peu fort, my love ! LADY TICKLE, lui botte à nouveau les fesses La ferme ! JIMMY Quant à moi, lady Tickle, que dois-je faire exactement ? LADY TICKLE, lui botte les fesses Avanti, paresseux ! Partons rejoindre les deux autres. Jimmy et Lord Tickle quittent rapidement les lieux suivis de Lady Tickle Des coups de feux retentissent non loin de là LORD TICKLE Les coups de feux se rapprochent, mes amis. Qu’attendons-nous pour quitter cet endroit ? SYLVESTRE, s’adresse à Miss Maryl Je vous sens perplexe, Miss Maryl. L’AMIRAL BYRD Un problème, ma chère ? Vous ne dites plus rien. MISS MARYL, les bras croisée Allez-y sans moi, Messieurs, je vais tenter de faire diversion. L’AMIRAL BYRD Vous êtes folle ! Ces trafiquants sont dangereux, vous allez vous faire abattre. MISS MARYL Allez-vous s’en ! SYLVESTRE Vous ne comptez pas nous abandonner maintenant. MISS MARYL Partez ! Dépêchez-vous ! L’AMIRAL BYRD, entraîne Sylvestre par le bras Allons-y, Sylvestre ! MISS MARYL Ne vous en faites pas pour moi, messieurs, je suis une grande fille, je saurai très bien me débrouiller sans vous. A plus tard ! SYLVESTRE S’il y a bien une chose que j’apprécie chez vous, ma petite dame, c’est votre bravoure. Vous permettez… (Il lui fait le baisemain) MISS MARYL C’est bien la première fois que vous me faites un tel compliment, Sylvestre. SYLVESTRE Il faut bien un début à tout. L’AMIRAL BYRD Je compte sur vous, ma chère, pour nous revenir indemne. MISS MARYL, lui fait un signe de la main Au revoir, mes amis. SYLVESTRE Revenez-nous saine et sauve, Miss Maryl ! Je compte sur vous ! Bonne chance ! (Sylvestre et L’Amiral quitte les lieux) Miss Maryl se saisit de la fleur de Lotus et la frictionne dans ses deux mains, puis se métamorphose en papillon violet à tâches dorées. La fleur de lotus se transforme en gros bouclier. Après quoi, elle s'envole. Un nuage blanchâtre recouvre le lieu ensuite FIN DE LA SCENE 7 -------------------------------------------- ACTE 1 / SCENE 8 LE VIEUX CONTEUR ET LES DEUX ENFANTS LE VIEUX CONTEUR, sort du nuage accompagné d’un enfant Et c’est ainsi que tous s’embarquèrent en direction de la Laguna de Guatavita, lieu magique où régnaient la paix et la sérénité. Là-bas, tous nos amis furent enfin à l’abri du danger, les dangereux trafiquants ne risquant pas de s’y rendre. Voilà tout, jeunes amis ! LE JEUNE HOMME Ce n’est pas possible ! Cette histoire ne peut pas s’achever comme ça ? LA JEUNE FILLE Tu as raison, on reste un peu sur notre faim. LE VIEUX CONTEUR Insinueriez-vous par là que mon histoire n’était pas bien ? LE JEUNE HOMME Elle est sans queue ni tête. LA JEUNE FILLE Exactement ! LE JEUNE HOMME Remboursé ! LE VIEUX CONTEUR Que voulez-vous que je vous dise de plus, mes jeunes amis ? Comment ? N’avez-vous pas trouvé ce Conte merveilleux qui mettait en vedette un paon enchanté ? LA JEUNE FILLE J’en étais sûr ! Le vieux conteur est tombé sous le charme de la perruche. LE VIEUX CONTEUR Quelle beauté ! Quelle perfection ! LE JEUNE HOMME Voilà qu’il divague, maintenant ! LA JEUNE FILLE Je me doutais bien que notre conteur était un rêveur ! LE JEUNE HOMME, s’agenouille devant la fille Ô, mon joli paon, si votre ramage ressemble à votre plumage, vous êtes le phénix de ces bois ! LA JEUNE FILLE, lui tend la main J’insiste, my love, pour que vous me fassiez le baisemain ! LE VIEUX CONTEUR Cela suffit, vous deux ! Voilà un bon moment que vous me ricanez au nez. Cela ne peut plus durer. Assez ! LA JEUNE FILLE Mais enfin, vieux conteur, on ne va tout de même pas croire, que ce soir, vous nous avez invité simplement pour qu’on vous regarde vous ébahir devant un perroquet bavard ? Achetez-vous une télévision dans ce cas-là, les jolis minois dans la publicité ne manque pas. LE VIEUX CONTEUR Avouez que cet oiseau au plumage arc-en-ciel, suspendu à une liane, était sensuel et gracieux. LE JEUNE HOMME Roberto et ses amis ne se sont pas télé portés de Paris à Londres et de Londres dans la jungle colombienne uniquement pour contempler les beaux yeux d’un paon. LE VIEUX CONTEUR Vous oubliez qu’ils se sont retrouvés sous des bombes, ce qui n’est pas une mince affaire, croyez-moi. Le danger les guettait à chaque instant. LE JEUNE HOMME Ca ne colle pas du tout. LA JEUNE FILLE, fait du coude au jeune homme et lui fait un clin d’oeil Le paon les a sûrement entraîné là-bas pour une bonne raison. D’ailleurs où est passé Yann Hesse. LE JEUNE HOMME, lui fait du coude à son tour et un clin d’oeil C’est vrai ce que tu dis là, ma jolie ! Et si j’ai bien suivi le récit du conteur, c’est bien dans le but de retrouver Yann Hesse qu’ils ont fait le voyage, non ? LA JEUNE FILLE Le paon a dit qu’il les mettrait sur la piste de Yann Hesse. LE JEUNE HOMME Il doit y avoir un rapport entre Yann Hesse et la Laguna de Guatavita ? Tu ne crois pas ? LA JEUNE FILLE Généralement, lorsqu’une aventure s’achève positivement, Roberto et Miss retournent à l’hôtel Pimodan pour y goûter des jours paisible. LE JEUNE HOMME Ce qui n’est pas le cas dans cette histoire. (Il fait du coude à la jeune fille) Je crois bien que notre vieux conteur nous fait marcher, ma jolie !? LA JEUNE FILLE Qu’il ne croit pas s’en tirer de la sorte. Il ne sait pas que nous autre, on est jamais rassasié. LE CONTEUR Je regrette, mais ce soir, je suis fatigué. Plus tard… LE JEUNE HOMME Ah, ah ! Je crois bien que le conteur a quelque chose à nous dire ? LE CONTEUR Et si on en reparlait demain soir, qu’en dites-vous ? (Il fait demi-tour) LA JEUNE FILLE, le retient par le bras Ah non, mon vieux, pas question de vous défiler ! Je parle du principe que lorsqu’on démarre le récit d’un conte, en général, on le finit. LE JEUNE HOMME Bien vu, ma jolie ! LA JEUNE FILLE Je vous préviens, conteur, on ne quittera pas le hameau sans connaître la suite de cette aventure. LE CONTEUR, se frotte les mains Vous me prenez par les sentiments, mes deux petits tourtereaux ! LE JEUNE HOMME C’est vrai, vous allez nous raconter la suite ? LE CONTEUR N’avez-vous jamais entendu parler du trésor de la Laguna Madre ? C'est là-bas, à plus de 3 200 m d'altitude qu’est née la légende de Guatavita. Le cacique Muisca s’y rendait en barque au milieu du lac couvert de poudre d'or et jetait dans ses eaux des émeraudes et des pièces d'or pour apaiser la colère du démon. LE JEUNE HOMME, LA JEUNE FILLE Le démon ? LE CONTEUR C'est principalement la recherche de ce trésor fabuleux qui motiva les conquistadores à pénétrer à l'intérieur d'un pays au climat et aux populations inhospitaliers. Lorsqu'ils parvinrent enfin à l'emplacement de la lagune, ils ne purent en croire leurs yeux. En effet, la Laguna de Guatavita est une petite étendue d'eau circulaire de moins d'un kilomètre de diamètre qui apparaît soudain, à la suite d'une longue escalade, comme un bijou enchâssé dans le chaton d'une bague. Elle s'étend au fond d'une bouche de volcan, et ses eaux immobiles sont d'un vert profond et mystérieux. Comme aucune vaguelette, aucune ride n'en perturbent la surface, on dirait une gigantesque émeraude sertie dans la crête des Andes. LA JEUNE FILLE Ce doit être un endroit magique ? LE JEUNE HOMME C’est quoi cette histoire de démon ? LE CONTEUR Cela vous dirait-il de déguster un délicieux thé au Jasmin près de la cheminée ? Qu’en dites-vous ? Par les temps qui courent, les nuits sont fraîches au hameau. LE JEUNE HOMME Vous n’avez pas répondu à ma question ? (Les trois personnages rentrent dans le nuage et disparaissent) A suivre… FIN DE LA SCENE 8 FIN DE L’ACTE 1 Fin du 4ième épisode
TITRE : « SUR LA PISTE FANTASTIQUE DE YANN HESSE » Dans : « LE PAON ENCHANTE » (4ième épisode) ROBERTO MISS MARYL (Sous les traits d’Isidora) L’AMIRAL BYRD LA SEGNORITA NOHORA (Sous les traits de Super Nohoranina) LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS SYLVESTRE LORD TICKLE LADY TICKLE LE BANQUIER (sous les traits de Jimmy) LE VIEUX CONTEUR DEUX ENFANTS PROTECTION SACD N°165 798 LIEU : L’histoire débute le château de Lord Tickle à Londres et se poursuit dans la jungle colombienne GENRE : Comédie Fantastique AUTEUR : EMILIEN CASALI ILLUSTRATION : Mademoiselle Roxana Cosma "Belleplume" ACTE 1 / SCENE 1 L’AMIRAL BYRD, MISS MARYL, LORD TICKLE, JIMMY L’histoire débute dans le château de Lord Tickle, situé dans la banlieue de Londres… La scène se déroule dans la pièce principale. La montée d’escaliers comprend une vingtaine de marches environ. L’AMIRAL BYRD, se tient debout sur une estrade, s’adressant au public « Vous ne pouvez pas savoir, mes chers amis, le plaisir que j'ai éprouvé pendant près d'un siècle à vivre pleinement la solitude, d'être livré à moi-même, de savourer la paix et la tranquillité, assez longtemps pour découvrir l'étendue réelle de leurs vertus :« Je m'étais arrêté pour écouter le silence; le jour mourait, la nuit naissait, mais dans une paix infinie. MISS MARYL, apparaît en haut des escaliers, portant une fleur de Lotus en pendentif Il y avait là des processus impondérables et des forces du cosmos, dans un silence harmonieux. L'harmonie, c'était bien cela! Voilà ce qui surgissait du silence : un doux rythme, les échos d'un accord parfait. Etait-ce la musique des sphères ? Elle s’assoit sur la rampe et se laisse glisser jusqu’en bas Une fois arrivée en bas, Miss Maryl est interceptée par Jimmy le serviteur qui est aussitôt interrompu par l’Amiral Byrd, descendu de l’estrade entre temps qui, le doigt pointé vers la sortie, lui intime l’ordre de sortir. L’AMIRAL BYRD, repousse Jimmy et poursuit son discours Il me suffisait de saisir ce rythme, d'en faire moi-même partie, momentanément. (Il prend Miss Maryl par le bras) En cet instant, je n'eus pas le moindre doute du fait que l'homme ne faisait qu'un avec l'Univers. La conviction me vint que ce rythme était trop bien ordonné, trop harmonieux, trop parfait pour être le résultat d'un hasard aveugle, qu'il devait donc y avoir un sens à tout cela et que l'homme faisait partie de ce tout et n'était pas un simple caprice de la nature. … » MISS MARYL « C'était une sensation qui transcendait la raison, qui s'insérait jusqu'au coeur du désespoir de l'homme et le trouvait sans fondement. L'univers était un cosmos, pas un chaos ; l'homme faisait partie de ce cosmos aussi légitimement que le jour et la nuit. L’AMIRAL BYRD Je remportai effectivement avec moi quelque chose que je n'avais pas pleinement possédé auparavant : l'appréciation de la beauté pure, du miracle d'être vivant, ainsi qu'un humble ensemble de valeur. . . » (Puis il fait le baisemain à Miss Maryl) Ravi de vous retrouver, Miss Maryl ! Je vois que vous avez conservé une bonne mémoire. MISS MARYL Cette année-là, dans la mer du Beaufort, nous avons vécu des instants palpitants inoubliables. L’AMIRAL BYRD Nous planions sous le ciel arctique comme une tranche d’irréel. LORD TICKLE, entre, suivi de Jimmy Je vous ordonne de chasser cette intruse sur le champ, Monsieur Jimmy ! L’AMIRAL BYRD Lord Tickle, permettez-moi de vous présenter Miss Maryl. LORD TICKLE Je regrette, Amiral Byrd, Mademoiselle s’est introduite dans mon château sans ma permission. Celle-ci n’était point conviée à notre petite conférence « Top Secrète » que je sache. L’AMIRAL BYRD Bien au contraire, Lord Tickle, Miss Maryl est une invitée de marque ! Voilà plus d’un an qu’elle souhaite prendre part à l’évènement. LORD TICKLE Il y a d’autres lieux pour recevoir sa maîtresse, Amiral. L’AMIRAL BYRD Qu’allez-vous imaginer là ? Miss Maryl est une amie de longue date, ses amis et elle m’ont sauvé la vie l’an passé en me délivrant d’un gros bloc de glace où j’y étais enfermé depuis plus de 50 ans… LORD TICKLE Vous me raconterez votre vie une autre fois. Pour l’heure, je souhaiterais que Mademoiselle quitte mon château sur le champ. L’AMIRAL BYRD Vous êtes bouché des oreilles ou quoi ? C’est moi qui l’ai conviée à cette conférence. Consultez donc la liste des invités si vous ne me croyez pas. LORD TICKLE, à Jimmy Vérifier sur votre calepin, Jimmy ? Pressez-vous, voyons ! JIMMY Bien, Monsieur. (Il sort un calepin de sa poche qu'il consulte) Comment est-ce déjà votre petit prénom, Mademoiselle ? MISS MARYL Miss Maryl. JIMMY, consulte sa liste Voyons voir… Il y a là Miss Maguy… Miss Monroe… Lady Madonna… là ! Miss Maryl. Effectivement, le nom de mademoiselle est mentionné sur la liste, mon Seigneur. LORD TICKLE Je vous prie d’accepter toutes mes excuses, Miss Maryl. L’AMIRAL BYRD Il n'est donc plus nécessaire de raccompagner Mademoiselle jusqu’à la porte, Jimmy. Vous pouvez disposer. JIMMY A vos ordres, Amiral ! LORD TICKLE Si vous voulez bien nous servir le thé, Jimmy. JIMMY Je signale à Monsieur que nous sommes passés à l’heure du digestif. LORD TICKLE Vous savez bien que L’alcool est prohibé sous mon toit depuis quelques temps. Ne discutez pas mes ordres, allez-y ! JIMMY Bien, Monsieur. (Il fait demi-tour et quitte les lieux) LORD TICKLE Souhaitez-vous prendre le thé dans le salon, Miss Maryl ? MISS MARYL Surtout, ne vous dérangez pas pour moi, Lord Tickle. LORD TICKLE, frappe dans ses mains Bien. Poursuivez la conférence, Amiral ! FIN DE LA SCENE 1 --------------------------- ACTE 1 / SCENE 2 L’AMIRAL BYRD, MISS MARYL, LORD TICKLE, JIMMY, LADY TICKLE, ROBERTO LA VOIX DE LADY TICKLE, retentit dans le couloir On ne rentre pas ici comme dans un moulin. Sortez, Monsieur ! ROBERTO, surgit, tenant un journal dans ses mains Désolé, Lady, je dois m’entretenir de toute urgence avec Miss Maryl. C’est une question de vie ou de mort. MISS MARYL Que faites-vous là, Roberto ? Vous m’aviez promis de rester sagement à l’hôtel Pimodan pendant mon séjour à Londres. ROBERTO Il se trouve que je suis tombé tout à l’heure sur un mauvais fait divers. Ecoutez plutôt… MISS MARYL Vous auriez pu attendre que je rentre à l’hôtel Pimodan pour m’en parler. ROBERTO C’est au sujet de Yann Hesse. L’AMIRAL BYRD Monsieur Roberto semble ne plus pouvoir se passer de sa charmante compagne ? Ah, que c’est merveilleux d’être amoureux ! Parfois, l’homme est capable de traverser la Manche à la nage pour retrouver l’être cher. ROBERTO Amiral Byrd ! Je vous croyais perdu à tout jamais. L’AMIRAL BYRD C’est que j’attendais votre arrivée avec impatience, Roberto, afin de vivre une nouvelle aventure en votre compagnie. Alors, comme ça, notre aventurier des temps nouveaux a traversé la manche à la nage. ROBERTO J’ai fait beaucoup mieux que cela, Amiral. L’AMIRAL BYRD Vos deux inséparables compagnons ne sont pas du voyage ? ROBERTO Figurez-vous, qu’il y a cinq minutes à peine, nous avons décollé tous les trois depuis le bord de la Seine à Paris. Une fois arrivés à Londres, mes deux compagnons avaient disparu, envolés quoi ! Ou peut-être se sont-ils tout simplement perdus dans une autre galaxie ? Va savoir ? Le Micro Téléportateur véhiculaire est défaillant par moment, comprenez-vous ? L’AMIRAL BYRD Pas vraiment, non. ROBERTO C’est un peu le même principe que pour la machine à remonter le temps, sauf que là, voyez-vous, au lieu de se rendre en quelques secondes dans le passé ou bien dans le futur, on se déplace d’un endroit à l’autre à travers la planète Terre comme par l’effet d’une baguette magique. L’AMIRAL BYRD Je trouve ce procédé prodigieux ! Comme ça, plus besoin de passeport ! L’homme peut alors se rendre librement où bon lui semble en une fraction de seconde. Ah ! Ce que j’aimerais bien faire un tour de manège avec vous, Roberto ! Bien sûr, si vous n’en voyez aucun inconvénient. ROBERTO Je regrette, ce ne sera pas possible, Amiral. Car pour réaliser une telle prouesse, encore faut-il posséder la pyramide de cristal, celle-la même qui nous propulse. Mais hélas, je ne la porte plus en pendentif autour du cou. D’ailleurs, je me demande lequel de mes deux compagnons a bien pu me la subtiliser au cours de la téléportation ? Enfin ! Toujours est il que je ne vais pas pouvoir re-décoller tout à l’heure. LADY TICKLE, surgit en s’adressant à Roberto Ah ! Vous voici, Monsieur l’imposteur ! Je vous rappelle que vous vous êtes introduit dans mon château en pleine conférence. Faites-moi le plaisir de déguerpir d’ici au plus vite, sans quoi j’appelle la police. LORD TICKLE Vous permettez, ma chérie… LADY TICKLE Je vous défends de m’adressez la parole ! LORD TICKLE Vous comptez me mettre en quarantaine jusqu’à la fin de mes jours ? LADY TICKLE Estimez-vous heureux que je ne demande pas le divorce après toutes les humiliations que vous m’avez fait subir, vous et votre bouseux de banquier chéri. Maintenant, débarrassez-moi le plancher ! J’ai de l’ordre à remettre dans ce château. Ah, quelle drôle d’idée d’organiser des colloques dans notre belle bâtisse du 19ième ! Vous savez à quel point je tiens à mon mobilier, que j’ai horreur qu’on s’assoit sur mon canapé chinois datant du dernier Empire Ming… sans parler de ma porcelaine de limoge et de mon tapis Persan. Ne dites surtout rien ! L’AMIRAL BYRD Voyons, ne vous emportez pas de la sorte, Lady Tickle. LADY TICKLE Alors, vous, Amiral… vous êtes sans doute l’individu le plus mal placé pour ouvrir la bouche. Faire irruption dans ma chambre à quatre heures du matin pour exiger de moi que j’aille chercher une aspirine dans la pharmacie de secours… Quel toupet ! Ici, ce n’est pas l’hôtel « Georges V ». Finis les caprices ! Finie la Dolce Vita ! Il faut payer la note à présent ! LORD TICKLE, s’agenouille devant Lady Tickle Ne soyez pas si irritable, my love ! Si ce n’est que ça, je vous promets que je serai plus souvent à vos petits soins. Et s’il faut que j’abandonne plusieurs voyages d’affaires avec mon banquier… qu’à cela ne tienne ! Ainsi, tous les deux, nous passerons d’avantages de nuits côte à côte, dans notre magnifique lit en bois d’acajou de Bali. LADY TICKLE, le repousse avec son pied Hors de ma vue, ingrat ! Vous et votre banquier, je vous déteste ! A partir de maintenant, il n’est plus question que vous touchiez à une seule parcelle de mon corps pétrie de douleur. LORD TICKLE, pose un genou à terre Je chanterai « Ziggy Stardust » à capella sous votre fenêtre comme au bon vieux temps. Promis ! LADY TICKLE Et dire que Papa m’a forcé à épouser un androgyne sous la contrainte. LORD TICKLE Vous n’avez pas craché sur la bouteille de whisky le soir des noces. LADY TICKLE, le secoue Il fallut bien que je me fasse une raison, n’est-ce pas, tapette ? LORD TICKLE Vous comptez me reprocher une erreur de jeunesse toute ma vie. LADY TICKLE Une erreur de jeunesse qui a fait du chemin en vingt ans. Et puis, je vous prierai de ne pas me regardez avec cet air de chien battu. N’était-ce pas vous, l’autre jour encore, que j’ai surpris dans le living room en robe de nuit enlacée dans les bras de ce bouseux de banquier chéri. JIMMY, surgit, un plateau en main sur lequel sont disposés une théière et des tasses de thé en porcelaine Lady Tickle prendra le thé avec ses convives dans le salon ? LADY TICKLE Qui vous a permis d’utiliser mon service en porcelaine de Chine ? JIMMY Etant donné que l’alcool est prohibé au château, Monsieur a eu l’excellente idée de proposer le thé à ses hôtes. (Il sert le thé) LORD TICKLE Je ne tenais pas à ce que vous replongiez dans l’alcoolisme, my love, alors j’ai pris les mesures qui s’imposaient, voyez-vous. LADY TICKLE Vous voulez le divorce, c’est bien cela ? LORD TICKLE Je ne tiens plus à vous retrouver avachie sous le porche, comme l’autre soir. LADY TICKLE, lui colle une gifle Ingrat ! FIN DE LA SCENE 2 ----------------------------- ACTE 1 / SCENE 3 L’AMIRAL BYRD, MISS MARYL, LORD TICKLE, JIMMY, LADY TICKLE, ROBERTO, SUPER NOHORANINA SUPER NOHORANINA, surgit des airs, agrippée à une liane, portant un masque avec un bec d’oiseau et des ailes aux couleurs arc-en-ciel. On piaille énormément là-dedans, mais on n’agit pas beaucoup ! LADY TICKLE, tombe en syncope Oh, my good ! Voilà maintenant qu’une perruche nous attaquent ! LORD TICKLE Douce reine ! Que vient faire cette perruche suspendue à une liane à une heure si nuitamment avancée ? SUPER NOHORANINA, continue de se balancer sur sa liane Tu ne sais pas faire la différence entre la perruche et le paon, ingrat ? Roberto est indifférent à la scène, les yeux plongés dans son journal. Miss Maryl ne dit Mot, les bras croisés. Jimmy sert le thé. LORD TICKLE Qui êtes-vous pour oser pénétrer chez moi sans y avoir été invitée ? SUPER NOHORANINA Je suis « Super Nohoranina » ! J’ai traversé la jungle agrippée à ma liane depuis Bogota pour me rendre jusqu’ici. LORD TICKLE Hors de chez moi, perruche bavarde ! Faites quelque chose, Jimmy ! JIMMY Je regrette, Monsieur, nous n’avons pas d’échelles assez hautes pour pouvoir atteindre cet oiseau rare. LORD TICKLE Qui vous a parlé d’échelle ? Dépêchez-vous de grimpez sur la liane ! JIMMY Dans ce cas, il va falloir que Monsieur me fasse la « courte échelle ». La liane est beaucoup trop haute, elle n’est pas à portée de main. LORD TICKLE Et pourquoi pas le « dos de chameau » tant que nous y sommes ? Vous vous foutez de moi ? L’AMIRAL BYRD Je veux bien tenter l’expérience, Jimmy. Seulement, je grimpe le premier. Durant ma très longue vie je n’ai eu l’occasion d’observer un tel spécimen. Me permettez-vous d’aller lui toucher son plumage ? JIMMY Après vous, Amiral ! (Il aide l’Amiral à faire la courte échelle) SUPER NOHORANINA, lui tend la main pour l’aider à grimper Balance-toi à mes cotés, chéri ! C’est le super pied, la haute voltige ! LADY TICKLE, se relève Cela commence à bien faire ! Virez ces deux excentriques, Jimmy ! LORD TICKLE Vous attendez le déluge pour exécuter les ordres de votre maîtresse ? LADY TICKLE, lui colle une gifle Vous, je ne vous ai pas sonné ! LORD TICKLE Voyons, chérie, nous sommes en public ! LADY TICKLE, lui colle une gifle La ferme ! L’AMIRAL BYRD, se balance sur la liane au coté de Super Nohoranina C’est encore mieux que le saut à l’élastique, mes amis ! Venez donc vous joindre à nous, Miss Maryl, c’est l’ivresse garantie ! MISS MARYL, les bras croisés Quel réjouissant spectacle, en effet ! L’AMIRAL BYRD Une sensation de liberté à l’état pur ! MISS MARYL Je vous signale que nous sommes dans un colloque important, Amiral. Vous feriez mieux de redescendre de votre nuage. LADY TICKLE Je me moque bien de votre numéro de cirque, Amiral ! Partez ! Et ne vous avisez plus jamais de remettre les pieds dans mon château. LORD TICKLE Mon épouse a raison. Sortez ! LADY TICKLE, lui colle une gifle La ferme ! L’AMIRAL BYRD Venez donc vous envoyer en l’air avec nous, Lady Tickle. LADY TICKLE Il est préférable que je m’en aille. (Elle quitte les lieux) SUPER NOHORANINA Bon, ce n’est pas tout, les amis, je dois rentrer au bercail, mes petits chéris vont se faire du souci s’ils ne me voient pas revenir. C’est que j’en ai des bouches à nourrir, moi. LORD TICKLE Je ne sais toujours pas ce que me vaut votre visite, Mademoiselle ? LADY TICKLE, lui colle une gifle J’ai dit, la ferme ! L’AMIRAL BYRD Quelle mouche vous a piquée pour traverser la jungle, mon joli paon ? SUPER NOHORANINA, lui pince la joue Dis donc, mon coquin, ne serais-tu pas en train de me faire la cour ? L’AMIRAL BYRD, lui fait le baisemain Comment rester insensible devant un spécimen aussi charmant que vous ? SUPER NOHORANINA Je vous préviens, je suis fiancée. L’AMIRAL BYRD Il faut que je vous avoue une chose, « Super Nohoranina ». Peu de temps avant que vous n’apparaissiez, je m’ennuyais terriblement dans ce trou perdu de la banlieue londonienne. Ma vie était vide de sens. Et comme par enchantement, vous êtes apparue. Je sens que nous allons vivre ensemble une aventure tumultueuse. Est-ce que je me trompe ? SUPER NOHORANINA Tout dépendra de la décision que prendra Monsieur Roberto ? MISS MARYL, fait du coude à Roberto Nous y voilà ! Je crois bien qu’on vous réclame, Roberto. ROBERTO, a toujours le nez collé sur son journal Un instant, je vous prie… je finis de lire mon article. SUPER NOHORANINA, descend de la liane et lui arrache le journal Lâcher ton journal 5 minutes, mon chéri, j’ai un truc urgent à te dire. LORD TICKLE Répondez-lui, Roberto, c’est un ordre ! Qu’on en finisse une fois pour toute avec ce perroquet ! Ce soir, j’ai un colloque important à diriger. SUPER NOHORANINA Yann Hesse a été enlevé tout récemment par la guérilla colombienne et je suis en mesure de vous mettre sur sa piste. ROBERTO Comme c’est curieux, au moment même ou les journaux font mention de sa disparition, vous surgissez tel un phénix de ces bois. SUPER NOHORANINA Vous voulez mon aide, oui ou non ? LADY TICKLE, fait son retour Cela suffit ! Sortez d’ici, messieurs dames ou j’appelle la police ! SUPER NOHORANINA, lui colle une gifle La ferme ! Eh bien, Roberto, que décidez-vous ? ROBERTO Qu’en dites-vous, Miss Maryl ? MISS MARYL Faites ce que vous voulez, Roberto. Je reste à Londres. Allez-y sans moi ! Vous êtes un grand garçon, n’est-ce pas ? ROBERTO Nous devons partager cette aventure ensemble. MISS MARYL Désolée, vos élucubrations ne m’intéressent plus du tout. ROBERTO Ce n’est vraiment pas cool de votre part. MISS MARYL Trouvez-vous une autre partenaire. Tiens ! Mademoiselle « Super Turbo » fera parfaitement l’affaire. Pendant qu’elle jouera le rôle de Jane sur sa liane, vous jouerez celui de Tarzan à ses cotés. SUPER NOHORANINA, grimpe sur la liane L’aventure dans un cadre exotique à 30 degrés ne vous tente pas du tout, Roberto ? ROBERTO Tout compte fait, je préfère rester dans le brouillard de Londres à faire les cents pas sur la tamise. Tant pis pour Yann Hesse, il avait qu’à resté gentiment auprès de sa maman au lieu de se fourrer comme toujours dans les ennuis. Je ne vais pas passer ma vie à lui courir derrière. Désolé, je ne suis plus à sa disposition. SUPER NOHORANINA Une magnifique cascade de 50 mètres de haut qui se déverse dans un magnifique lagon bleu ne vous tente vraiment pas, mon chéri ? ROBERTO Je préfère la grisaille. SUPER NOHORANINA Des filles courtes vêtues qui se douchent sensuellement sous la cascade en chantant suavement comme des rossignoles ne vous tentent toujours pas ? Bon, je n’insiste plus. Mes hommages à sa Majesté Elisabeth ! ROBERTO, s’agrippe à la liane et la retient Attendez, Super Turbo ! Ne partez pas sans moi ! J’ai réfléchi… SUPER NOHORANINA Vous voulez retrouver Yann Hesse, c’est vrai ? L’AMIRAL BYRD, s’agrippe à la liane Moi aussi, je suis partant ! SUPER NOHORANINA Je suis très touchée, Messieurs. Quant à vous, Roberto, j’étais certaine que vous accepteriez. ROBERTO C’est parfait, partons pour la Colombie ! SUPER NOHORANINA Ce n’est pas la peine de vous fatiguer, Roberto, vous y êtes déjà ! Allez, Ciao bello ! (Elle quitte les lieux rapidement à l’aide de sa liane) ROBERTO Où allez-vous, Super Turbo ? Revenez-moi ! Entre temps, le décor du château a cédé sa place à celui de la jungle colombienne en l’espace de quelques secondes sans que quiconque ne s’en soit aperçu. FIN DE LA SCENE 3 -------------------------- ACTE 1 / SCENE 4 ROBERTO, LADY TICKLE, MISS MARYL, L’AMIRAL BYRD, LORD TICKLE, JIMMY, SYLVESTRE, LE COMTE JIMMY Un phénomène surprenant vient de ce produire sous nos yeux, Monsieur. Nous sommes entourés par une forêt verdoyante. Je ne sais d’ailleurs par quel prodige nous en sommes arrivés là ? LORD TICKLE Vous faites bien de me le signaler, Jimmy. J’étais tellement obnubilé par l’apparition du perroquet que… Tiens, mais c’est vrai ça ! Qu’est-ce qui a bien pu se passer dans mon château ? Que signifie ce tohu-bohu ? ROBERTO, lui donne une tape amicale sur l’épaule C’est vraiment génial, Lord Tickle ! Rendez-vous compte, même avec le micro télé portateur, nous n’aurions pu nous déplacer aussi vite. L’AMIRAL BYRD Le décor qui se déplace jusqu’à nous ! C’est tout simplement remarquable ! LORD TICKLE, saisit Roberto par le col Espèce de clown ! C’est quoi ce tour de passe-passe ? Répondez-moi ! Nous sommes dans un colloque et non dans une garden-party à Las Vegas que je sache ! Je n’en ai que faire de votre numéro de prestidigitation ! ROBERTO, le repousse délicatement Vous permettez… je vérifie s’il y a un lagon bleu… LORD TICKLE, grimpe sur son dos et l’égorge Vous ne partirez pas d’ici tant que vous n’aurez pas démonté intégralement ce décor grotesque, ok ? ROBERTO, se débat A l’aide ! On m’assassine ! L’AMIRAL BYRD, tape sur l’épaule de Lord Tickle Calmez-vous, moussaillon ! LORD TICKLE, les poings crispé Le cirque a assez duré ! Fichez le camp d’ici avec vos strass et vos paillettes ! Au même moment, un serpent surgit dans le dos de Lady Tickle, s’avance vers elle, puis s'enroule autour d’elle sans que celle-ci ne s’en aperçoive. LADY TICKLE, gifle Lord Tickle Depuis quand organisez-vous des show sous mon toit ? Vous me le payerez très cher, Lord Tickle ! LORD TICKLE Mais je n’y suis pour rien, my love ! (Effrayé à la vue du serpent qui s’enroule autour du corps de sa femme) Euh ! Euh ! Euh ! (Il pointe son doigt dans la direction de lady Tickle pour l’avertir du danger) LADY TICKLE Ne pointez pas votre doigt dans ma direction comme si j’étais une pestiférée. LORD TICKLE, reste bouche bée le doigt toujours pointé dans la direction de lady Tickle Euh ! Euh ! Euh ! LADY TICKLE Je vous prie de cesser ce numéro de clown en public, mon ami. LORD TICKLE, s’agenouille en faisant la prière Seigneur ! Euh ! Euh ! Euh ! LADY TICKLE Oh, vous savez… même à plat ventre, vous n’y ferai rien du tout, mon ami, le mal est fait à présent. Il vous fallait réfléchir lorsque vous partiez en voyage d’affaires à Honolulu main dans la main avec votre bouseux de banquier chéri. Et surtout, ne dites plus rien ! A présent, le reptile tourne rapidement autour d’elle sans qu’elle le remarque. LORD TICKLE Euh ! Euh ! Euh ! LADY TICKLE Pour la énième fois, je vous demande de cesser ce numéro de clown en public. LORD TICKLE Euh ! Euh ! Euh ! LADY TICKLE, lui colle une gifle La ferme ! MISS MARYL, se déplace lentement vers elle Attention, vous allez effrayer le reptile ! LADY TICKLE Le reptile ? MISS MARYL Surtout, ne faites pas de gestes brusques ! LADY TICKLE, baisse la tête et aperçoit le serpent qui tourne autour de son corps Douce Reine ! Qu’est-ce que cela signifie ? Ce n’est vraiment pas ma soirée ! MISS MARYL, lui colle une gifle La ferme ! LADY TICKLE Euh ! Euh ! Euh ! MISS MARYL, prend la fleur de lotus en pendentif entre ses mains Du calme, je vais le faire partir ! Elle place la fleur de lotus devant le reptile FIN DE LA SCENE 4 ------------------------ ACTE 1 / SCENE 5 ROBERTO, LADY TICKLE, MISS MARYL, L’AMIRAL BYRD, LORD TICKLE, JIMMY, SYLVESTRE, LE COMTE LADY TICKLE Qu'attendez-vous pour retirer cette bête immonde ? La fleur de lotus crache une fumée verte sur le reptile qui s’arrête aussitôt de tourner. LADY TICKLE J’en ai assez pour ce soir ! (Elle se saisit de l'animal et le balance sur Roberto) Hors de ma vue, vermine ! ROBERTO, attrape le serpent et le balance sur Jimmy Que voulez-vous que je fasse de cette bestiole toute gluante ? Jimmy attrape le serpent et le balance sur l’Amiral Byrd qui le balance à son tour sur Lord Tickle LORD TICKLE, tient le serpent dans ses mains Euh ! Euh ! Euh ! (Le serpent le fixe) Euh ! Euh ! Euh ! A l’aide ! LADY TICKLE Eloignez de ma vue cet animal, Mademoiselle, c'est un ordre ! Miss Maryl s’approche de Lord Tickle et place la fleur de lotus à hauteur de la tête du serpent qui se retourne et tire la langue. Il est aussitôt aspiré par la fleur. MISS MARYL Ouf ! Vous l’avez échappé belle, mon Seigneur ! LADY TICKLE Qu'est-ce que tout cela signifie ? D’où sort ce fakir ? L’AMIRAL BYRD Je vous présente Miss Maryl, Lady Tickle ! Elle est étonnante, hein ? LADY TICKLE Vous avez 5 secondes pour prendre la porte, Mademoiselle le Fakir. JIMMY Je suis navré de devoir vous l’apprendre, Lady, mais il n’y a plus de porte ! LADY TICKLE, l’égorge Vous êtes viré, Monsieur Jimmy ! Vous êtes viré ! (Puis elle sort) Soudain la lumière ambiante s'éteint et cède sa place à une lumière Stroboscopique… SYLVESTRE, apparaît comme par l'effet d'une baguette magique Bonjour, tout le monde ! La vie est belle ? ROBERTO Bon sang ! Où étiez-vous passé, Monsieur Sylvestre ? SYLVESTRE Encore une fois, j’ai été victime d’une déficience télé portative ! Au lieu d’atterrir à Londres comme cela était prévu, j’ai atterri au pied de la muraille de chine. Je dois sans doute manquer de concentration, ces jours-ci, je n’arrive plus à atteindre le but fixé. ROBERTO Vous avez la pyramide sur vous ? SYLVESTRE Pas du tout ! (Puis) Où sommes-nous exactement ? L’AMIRAL BYRD Je présume que vous venez assister au « clou du spectacle », Monsieur Sylvestre ? SYLVESTRE Ca, par exemple ! Ne me dites pas que c’est vous, Amiral Byrd ? L’AMIRAL BYRD, lui fait une accolade Ravi de vous retrouver, monsieur l’ex facteur ! Comment allez-vous ? J’étais justement en train de me dire qu’il manquait quelqu’un parmi nous, une personne héroïque capable de relever le nouveau défi qui nous attend, et pour lequel nous nous réunissons aujourd’hui. SYLVESTRE, se gratte la tête Seulement voilà, mon Amiral, pour que cette aventure prenne vraiment un grand « A », il manque une autre personne indispensable dans les « Aventures de Roberto. » Je vous laisse devinez qui ? L’AMIRAL BYRD A propos, qu’est-il advenu de lui ? SYLVESTRE Sa Majesté, le Comte de la Bouche-En-Bié, Christophe Rodolphe David Charles Henri et j’en passe a été télé portée dans une autre galaxie à cause d’une déficience Micro Télé portative ? LE COMTE, surgit du balcon agrippé à une liane De la Bouche-En-Biais, Biais, Biais ! Combien de fois faudra-t-il vous le dire, espèce de clown ? (Il saute de la liane et tire l’oreille à Sylvestre) Est-ce si difficile à prononcer ? FIN DE LA SCENE 5 -------------------------------------- ACTE 1 / SCENE 6 ROBERTO, LADY TICKLE, MISS MARYL, L’AMIRAL BYRD, LORD TICKLE, JIMMY, SYLVESTRE, LE COMTE, LADY TICKLE ROBERTO Ah, vous tombez bien, Comte ! Rendez-moi la pyramide ? LE COMTE Ce n’est pas moi qui l’aie. (Il bouscule Roberto) Poussez-vous, j’ai un compte à régler avec l’ex facteur. SYLVESTRE Devinez qui est là, Majesté ? LE COMTE Je me fiche bien de qui cela peut-il être ! L’AMIRAL BYRD Monsieur le Comte aurait-il perdu sa canne en cours de route ? LE COMTE, lâche l’oreille de Sylvestre et regarde dans sa poche Où est passée ma canne, espèce de clown ? (Il secoue Sylvestre) Vous avez dix secondes pour répondre. Où est-elle passée, nom d’une pipe ? L’AMIRAL BYRD A l’époque, ce que vous aviez fière allure avec votre canne à la main ! LE COMTE De quoi je me mêle, Monsieur ? Mais… Amiral Byrd ! Puis-je savoir ce que vous faites en pleine jungle colombienne ? L’AMIRAL BYRD J’aspire à l’évasion ces temps-ci. Quant à vous, Mr le Comte et j’en passe ? LE COMTE Je suis sur mes terre et je vaque où bon me semble au gré de ma fantaisie ! L’AMIRAL BYRD, désigne le peignoir du Comte Je vois que vous n’avez pas quitté vos guenilles depuis la fois dernière. LE COMTE Mes guenilles, dites-vous ? Figurez-vous, Amiral, qu’il s’agit-là d’une pièce de collection rarissime achetée à un prix d’or lors d’une vente aux enchères à Memphis, et ayant appartenue au « King » ! Certes, il est vrai que j’ai un mal fou à m’en séparer, mais à l’idée de savoir que le « King » a sué de toutes ses entrailles dans ce peignoir, cela me donne du « Peps » pour affronter la vie et les combats de chaque jour !!! Au même instant un avion passe au dessus de la jungle et largue une bouteille d'hélium qui tombe sur la tête du Comte et l'assomme... ROBERTO, ramasse la bouteille Tiens, tiens, comme c’est curieux ! SYLVESTRE, s’approche de Roberto Une bouteille d’hélium ! Et alors ? ROBERTO Cela ne vous rappelle vraiment rien, Sylvestre ? L’AMIRAL BYRD La « Renaissance » ! MISS MARYL Généralement, la bouteille est larguée ensuite… je veux dire peu après que la montgolfière ait atterri en catastrophe… mais là, il semblerait que ce soit le contraire… SYLVESTRE Vous voulez dire que Benoît Picardi se trouve dans les parages ? ROBERTO Pourtant, lors du dernier vol en Montgolfière que j’ai effectué à ses cotés, ce dernier m’assurait qu’il en avait assez des voyages en ballon et qu’il allait raccrocher les gants. L’AMIRAL BYRD Vous aussi avez voyagé en ballon avec Benoît ? SYLVESTRE Moi aussi. MISS MARYL Ce voyage « Au gré du vent » fut éprouvant. LE COMTE Tous les quatre avons fait un bout de chemin en compagnie de Benoît à bord de la nacelle avec plusieurs escales à la clé, dont une escale particulièrement mouvementé en terre Aborigène. Une horreur ! SYLVESTRE Vous n’allez pas remettre cela sur le tapis, Comte. Vous m’avez suffisamment gonflé les oreilles. LE COMTE, lui tire les oreilles Comment cela, je vous ai suffisamment gonflé les oreilles ? Je vous rappelle que c’est vous et l’autre fêlé de Benoît qui furent la cause de tous mes tourments. SYLVESTRE Ce qui est incroyable avec vous, Comte, c’est que malgré le coup brutal que vous avez pris sur le bocal, vous êtes encore capable de gesticuler autant. Vous avez du « Peps », en effet ! LE COMTE, lui tire les oreilles Espèce de clown ! A cause de vous, j’ai failli crever dans le Bush Australien ! Après la purée de guêpes, on m’a fait avaler du sirop de crapauds ! (Il le menace avec sa canne) Bon sang de bon sang de bonsoir ! Pourquoi ne pas m’avoir prévenu de votre départ précipité en montgolfière, ce matin-là ? Pourquoi ? SYLVESTRE Je vous ai dit l’autre fois que je ne voulais pas déranger votre sommeil. Vous étiez si confortablement allongé aux cotés de la fille du chef aborigène qui vous enlaçait façon Boa. Ah ! Quel spectacle à la fois grandiose et animal ! LE COMTE Je vous maudis, Sylvestre ! Je vous maudis ! LORD TICKLE, tapote sur l’épaule du Comte Votre numéro de paillasse était génial, Monsieur. Or, il se fait tard. Nous souhaiterions nous coucher, ma femme et moi, voyez-vous... LE COMTE Je vous gonfle également les oreilles, c’est bien cela ? LORD TICKLE, lui tend une pièce de monnaie Mes compliments, Monsieur ! Tenez, pour votre remarquable prestation ! Maintenant, dégagez ! Repartez d’où vous venez avec vos compagnons. Et n’oubliez pas de remballer votre décor exotique. Je souhaiterais discuter en tête à tête avec ma femme. Virez ces troubadours à bon marché, Jimmy, ainsi que Melle le fakir que vous raccompagnerez jusqu’à la grille d’entrée, merci. (Désignant du doigt Miss Maryl) JIMMY Cela ne va pas être possible, Monsieur. J’ai été viré par la patronne. LORD TICKLE Que l’on m’apporte un fusil ! Proche de là, on entend des bombes exploser et des coups de feux retentirent. FIN DE LA SCENE 6 ------------------- ACTE 1 / SCENE 7 ROBERTO, LADY TICKLE, MISS MARYL, L’AMIRAL BYRD, LORD TICKLE, JIMMY, SYLVESTRE, LE COMTE, LADY TICKLE, LA SEGNORITA NOHORA LA SEGNORITA NOHORA, surgit, portant un sac à dos et un appareil photo en bandoulière Ne restez pas là, Messieurs Dames, votre vie est en danger ! LADY TICKLE En voilà une autre ! LA SEGNORITA NOHORA, prend Roberto par la main Allons-nous s’en, immédiatement ! ROBERTO Un instant, Mademoiselle ! Où voulez-vous qu’on aille ? LA SEGNORITA NOHORA Les trafiquants de drogue sont sur les dents, l’armée colombienne les bombardes. Il n’y a pas une minute à perdre, suivez-moi ! LORD TICKLE C’est quoi encore ce numéro ? L’AMIRAL BYRD C’est le clou du spectacle ! LADY TICKLE Après les troubadours, les clowns, la perruche volante et le fakir, c’est au tour de la sorcière. Il ne manque plus que les jongleurs. LA SEGNORITA NOHORA, lui colle une gifle La ferme, chipie ! LORD TICKLE D’où sortez-vous, Mademoiselle ? On ne vous a pas sonné que je sache. LA SEGNORITA NOHORA, tient toujours la main de Roberto Je suis la Segnorita Nohora. Je suis venue enquêter sur les implantations de champs de Coca. (Elle entraîne Roberto avec elle) Suivez-moi, il n’y a pas une seconde à perdre ! ROBERTO Où allons-nous exactement ? NOHORA Nous allons nous rendre dans la Laguna de Guatavita. Là-bas, nous y serons en sécurité. MISS MARYL Ce n’est pas vous qui rêviez d’aventure, Amiral ? Eh bien, je crois que vous allez être servi. L’AMIRAL BYRD, se frotte les mains De l’action, rien que de l’action, encore de l’action et toujours de l’action ! Je sens qu’on va s’éclater. SYLVESTRE, accoudé sur l’épaule de l’Amiral Moi, je crois plutôt que nous sommes tombés dans un traquenard, mes amis ? L’AMIRAL BYRD Ne soyez pas sceptique. Tout se déroulera comme dans le meilleur des mondes ! Laissons-nous transporter «par delà et là pour » ! C’est alors que les vêtements que porte chaque protagoniste se transforment en vêtements de montagne. Un pique de montagnard apparaît dans la main de chacun. JIMMY, s’adresse à Lord Tickle, un pique à la main Un autre phénomène surprenant vient de ce produire sous nos yeux, Monsieur. En effet, nos smokings se sont transformés en vêtements de montagne. Je ne sais par quel prodige cela a-t-il bien pu se produire ? LADY TICKLE, un pique à la main Ce soir, vous avez « mis le paquet », très cher. Je présume qu’après Las Végas, nous allons finir la soirée à Holiday on Ice ? LORD TICKLE Vous voulez bien me servir un cognac, Jimmy, mon cœur est en train de lâcher. (Il tombe en syncope dans les bras de Jimmy) LADY TICKLE, le tire par le bras pour le relever Debout, ingrat ! Il ne s’agit plus de se débiner, maintenant que vous m’avez fourré dans ce bourbier. Allons rejoindre les deux autres. LORD TICKLE, se relève Je ne me sens pas bien. LADY TICKLE, lui botte les fesses Et que ça saute ! LORD TICKLE Je trouve que vous y allez un peu fort, my love ! LADY TICKLE, lui botte à nouveau les fesses La ferme ! JIMMY Quant à moi, lady Tickle, que dois-je faire exactement ? LADY TICKLE, lui botte les fesses Avanti, paresseux ! Partons rejoindre les deux autres. Jimmy et Lord Tickle quittent rapidement les lieux suivis de Lady Tickle Des coups de feux retentissent non loin de là LORD TICKLE Les coups de feux se rapprochent, mes amis. Qu’attendons-nous pour quitter cet endroit ? SYLVESTRE, s’adresse à Miss Maryl Je vous sens perplexe, Miss Maryl. L’AMIRAL BYRD Un problème, ma chère ? Vous ne dites plus rien. MISS MARYL, les bras croisée Allez-y sans moi, Messieurs, je vais tenter de faire diversion. L’AMIRAL BYRD Vous êtes folle ! Ces trafiquants sont dangereux, vous allez vous faire abattre. MISS MARYL Allez-vous s’en ! SYLVESTRE Vous ne comptez pas nous abandonner maintenant. MISS MARYL Partez ! Dépêchez-vous ! L’AMIRAL BYRD, entraîne Sylvestre par le bras Allons-y, Sylvestre ! MISS MARYL Ne vous en faites pas pour moi, messieurs, je suis une grande fille, je saurai très bien me débrouiller sans vous. A plus tard ! SYLVESTRE S’il y a bien une chose que j’apprécie chez vous, ma petite dame, c’est votre bravoure. Vous permettez… (Il lui fait le baisemain) MISS MARYL C’est bien la première fois que vous me faites un tel compliment, Sylvestre. SYLVESTRE Il faut bien un début à tout. L’AMIRAL BYRD Je compte sur vous, ma chère, pour nous revenir indemne. MISS MARYL, lui fait un signe de la main Au revoir, mes amis. SYLVESTRE Revenez-nous saine et sauve, Miss Maryl ! Je compte sur vous ! Bonne chance ! (Sylvestre et L’Amiral quitte les lieux) Miss Maryl se saisit de la fleur de Lotus et la frictionne dans ses deux mains, puis se métamorphose en papillon violet à tâches dorées. La fleur de lotus se transforme en gros bouclier. Après quoi, elle s'envole. Un nuage blanchâtre recouvre le lieu ensuite FIN DE LA SCENE 7 -------------------------------------------- ACTE 1 / SCENE 8 LE VIEUX CONTEUR ET LES DEUX ENFANTS LE VIEUX CONTEUR, sort du nuage accompagné d’un enfant Et c’est ainsi que tous s’embarquèrent en direction de la Laguna de Guatavita, lieu magique où régnaient la paix et la sérénité. Là-bas, tous nos amis furent enfin à l’abri du danger, les dangereux trafiquants ne risquant pas de s’y rendre. Voilà tout, jeunes amis ! LE JEUNE HOMME Ce n’est pas possible ! Cette histoire ne peut pas s’achever comme ça ? LA JEUNE FILLE Tu as raison, on reste un peu sur notre faim. LE VIEUX CONTEUR Insinueriez-vous par là que mon histoire n’était pas bien ? LE JEUNE HOMME Elle est sans queue ni tête. LA JEUNE FILLE Exactement ! LE JEUNE HOMME Remboursé ! LE VIEUX CONTEUR Que voulez-vous que je vous dise de plus, mes jeunes amis ? Comment ? N’avez-vous pas trouvé ce Conte merveilleux qui mettait en vedette un paon enchanté ? LA JEUNE FILLE J’en étais sûr ! Le vieux conteur est tombé sous le charme de la perruche. LE VIEUX CONTEUR Quelle beauté ! Quelle perfection ! LE JEUNE HOMME Voilà qu’il divague, maintenant ! LA JEUNE FILLE Je me doutais bien que notre conteur était un rêveur ! LE JEUNE HOMME, s’agenouille devant la fille Ô, mon joli paon, si votre ramage ressemble à votre plumage, vous êtes le phénix de ces bois ! LA JEUNE FILLE, lui tend la main J’insiste, my love, pour que vous me fassiez le baisemain ! LE VIEUX CONTEUR Cela suffit, vous deux ! Voilà un bon moment que vous me ricanez au nez. Cela ne peut plus durer. Assez ! LA JEUNE FILLE Mais enfin, vieux conteur, on ne va tout de même pas croire, que ce soir, vous nous avez invité simplement pour qu’on vous regarde vous ébahir devant un perroquet bavard ? Achetez-vous une télévision dans ce cas-là, les jolis minois dans la publicité ne manque pas. LE VIEUX CONTEUR Avouez que cet oiseau au plumage arc-en-ciel, suspendu à une liane, était sensuel et gracieux. LE JEUNE HOMME Roberto et ses amis ne se sont pas télé portés de Paris à Londres et de Londres dans la jungle colombienne uniquement pour contempler les beaux yeux d’un paon. LE VIEUX CONTEUR Vous oubliez qu’ils se sont retrouvés sous des bombes, ce qui n’est pas une mince affaire, croyez-moi. Le danger les guettait à chaque instant. LE JEUNE HOMME Ca ne colle pas du tout. LA JEUNE FILLE, fait du coude au jeune homme et lui fait un clin d’oeil Le paon les a sûrement entraîné là-bas pour une bonne raison. D’ailleurs où est passé Yann Hesse. LE JEUNE HOMME, lui fait du coude à son tour et un clin d’oeil C’est vrai ce que tu dis là, ma jolie ! Et si j’ai bien suivi le récit du conteur, c’est bien dans le but de retrouver Yann Hesse qu’ils ont fait le voyage, non ? LA JEUNE FILLE Le paon a dit qu’il les mettrait sur la piste de Yann Hesse. LE JEUNE HOMME Il doit y avoir un rapport entre Yann Hesse et la Laguna de Guatavita ? Tu ne crois pas ? LA JEUNE FILLE Généralement, lorsqu’une aventure s’achève positivement, Roberto et Miss retournent à l’hôtel Pimodan pour y goûter des jours paisible. LE JEUNE HOMME Ce qui n’est pas le cas dans cette histoire. (Il fait du coude à la jeune fille) Je crois bien que notre vieux conteur nous fait marcher, ma jolie !? LA JEUNE FILLE Qu’il ne croit pas s’en tirer de la sorte. Il ne sait pas que nous autre, on est jamais rassasié. LE CONTEUR Je regrette, mais ce soir, je suis fatigué. Plus tard… LE JEUNE HOMME Ah, ah ! Je crois bien que le conteur a quelque chose à nous dire ? LE CONTEUR Et si on en reparlait demain soir, qu’en dites-vous ? (Il fait demi-tour) LA JEUNE FILLE, le retient par le bras Ah non, mon vieux, pas question de vous défiler ! Je parle du principe que lorsqu’on démarre le récit d’un conte, en général, on le finit. LE JEUNE HOMME Bien vu, ma jolie ! LA JEUNE FILLE Je vous préviens, conteur, on ne quittera pas le hameau sans connaître la suite de cette aventure. LE CONTEUR, se frotte les mains Vous me prenez par les sentiments, mes deux petits tourtereaux ! LE JEUNE HOMME C’est vrai, vous allez nous raconter la suite ? LE CONTEUR N’avez-vous jamais entendu parler du trésor de la Laguna Madre ? C'est là-bas, à plus de 3 200 m d'altitude qu’est née la légende de Guatavita. Le cacique Muisca s’y rendait en barque au milieu du lac couvert de poudre d'or et jetait dans ses eaux des émeraudes et des pièces d'or pour apaiser la colère du démon. LE JEUNE HOMME, LA JEUNE FILLE Le démon ? LE CONTEUR C'est principalement la recherche de ce trésor fabuleux qui motiva les conquistadores à pénétrer à l'intérieur d'un pays au climat et aux populations inhospitaliers. Lorsqu'ils parvinrent enfin à l'emplacement de la lagune, ils ne purent en croire leurs yeux. En effet, la Laguna de Guatavita est une petite étendue d'eau circulaire de moins d'un kilomètre de diamètre qui apparaît soudain, à la suite d'une longue escalade, comme un bijou enchâssé dans le chaton d'une bague. Elle s'étend au fond d'une bouche de volcan, et ses eaux immobiles sont d'un vert profond et mystérieux. Comme aucune vaguelette, aucune ride n'en perturbent la surface, on dirait une gigantesque émeraude sertie dans la crête des Andes. LA JEUNE FILLE Ce doit être un endroit magique ? LE JEUNE HOMME C’est quoi cette histoire de démon ? LE CONTEUR Cela vous dirait-il de déguster un délicieux thé au Jasmin près de la cheminée ? Qu’en dites-vous ? Par les temps qui courent, les nuits sont fraîches au hameau. LE JEUNE HOMME Vous n’avez pas répondu à ma question ? (Les trois personnages rentrent dans le nuage et disparaissent) A suivre… FIN DE LA SCENE 8 FIN DE L’ACTE 1 Fin du 4ième épisode